Police : des services sur internet qui doivent encore évoluer
Sous la pression des citoyens mais aussi parce qu’elle porte en elle de réelles opportunités de transformation, les forces de sécurité pourront capitaliser sur les apports de la digitalisation pour engager une relation nouvelle avec le grand public, voire réconcilier certains citoyens avec leur police. Plusieurs initiatives ont déjà été lancées dans ce sens : communication internet de recrutement, compte Twitter, pré-plainte en ligne, signalement de contenu illicite sur internet (PHAROS) ou plateforme de signalement à l’IGPN, ... On peut toutefois regretter une approche encore très institutionnelle et trop focalisée sur la communication et « l’image » au détriment de véritables propositions de services, ce qui nuit à la création et à la consolidation d’une dimension de proximité. Un regard sur les meilleures pratiques des grandes forces de police étrangères suggère plusieurs axes de progrès potentiels. En Espagne, la police nationale a décidé en 2006 de se lancer sur les réseaux sociaux. Initialement développée à l’attention des média, cette approche s’est progressivement élargie puis centrée sur le grand public (communication institutionnelle, messages de prévention, collecte de renseignements opérationnels, …). Les huit personnes qui animent aujourd’hui ce dispositif ont réussi à instituer un véritable dialogue avec les citoyens (notamment auprès des jeunes) et déploient une véritable politique de gestion de la « marque » Policía Nacional. D'autres exemples internationaux suggèrent d'autres idées pertinentes : à Los Angeles, la police utilise de multiples canaux pour créer et entretenir une relation de proximité avec les citoyens ; à Londres comme à Los Angeles, des pages internet de la Metropolitan police proposent d'accéder aux données de criminalité avec une extrême finesse géographique ; la police londonienne propose également sur son site des pages dédiées à l'assistance des victimes et des témoins...