Boeing connaissez les problèmes sur son 737Max

Boeing savait qu'il y avait un problème avec l'un des dispositifs de sécurité de ses avions 737 Max en 2017 - bien avant le crash de Lion Air en octobre 2018 et le crash d'Ethiopian Airlines en mars. Mais il n'a révélé le problème aux compagnies aériennes ou aux régulateurs de sécurité qu'après que l'avion Lion Air s'est écrasé au large des côtes indonésiennes, tuant les 189 personnes à bord.

Dans un communiqué publié dimanche, Boeing a déclaré que ses ingénieurs avaient découvert un problème avec un indicateur clé de sécurité quelques mois après que Boeing avait livré les premiers 737 Max aux compagnies aériennes. L'indicateur, appelé alerte d'angle d'attaque en désaccord, est conçu pour avertir les pilotes si les capteurs de l'avion transmettent des données contradictoires sur la direction du nez de l'avion.

Boeing a prévu que l'indicateur soit de série sur le 737 Max, conformément aux fonctionnalités disponibles sur les générations précédentes de 737. Mais ses ingénieurs ont découvert que le capteur ne fonctionnait qu'avec une fonction de sécurité distincte en option. Boeing a déclaré que le logiciel défectueux avait été livré par un fournisseur, qu'il n'a pas nommé.

Lorsqu'il a appris le problème en 2017, Boeing a déclaré avoir effectué un examen de la sécurité et conclu que l'alerte de non-fonctionnement n'avait pas d'incidence sur la sécurité ou l'exploitation de l'avion. L'examen a également conclu que l'indicateur pouvait être découplé de l'indicateur facultatif lors d'une future mise à jour du logiciel.

Boeing a déclaré que ses hauts dirigeants n'étaient au courant du problème qu'après le crash de Lion Air. Boeing dit avoir discuté du problème de l'indicateur à ce moment-là avec la Federal Aviation Administration - un an après que la société ait eu connaissance du problème. L'entreprise a ensuite convoqué un autre examen de la sécurité, qui a conclu une fois de plus que l'absence d'alerte n'était pas un problème de sécurité. Il a partagé l'analyse avec la FAA.

La FAA a déclaré dans un communiqué que son comité d'examen "avait déterminé que le problème était à" faible risque "et qu'il serait tenu de faire partie de l'amélioration globale de Boeing annoncée après le [crash] de Lion Air. Cependant, la communication opportune ou antérieure de Boeing avec le les opérateurs auraient contribué à réduire ou éliminer la confusion possible. "

Un porte-parole de Southwest Airlines, le plus grand opérateur du 737 Max, a déclaré à l'Associated Press que Boeing l'avait informé du problème de l'indicateur en novembre, à la suite du crash de Lion Air. Southwest a ensuite ajouté la fonctionnalité facultative pour que l'indicateur de désaccord d'angle d'attaque fonctionne.

Mais seulement 20% des clients avaient acheté la fonction optionnelle, et ni Lion Air ni Ethiopian Airlines n'avaient d'indicateurs de désaccord d'angle d'attaque sur leurs flottes 737 Max, rapporte le New York Times.

Si les capteurs d'angle d'attaque indiquent que le nez de l'avion est trop haut, un système de commande de vol automatisé sur le 737 Max force automatiquement le nez de l'avion vers le bas, comme l'a rapporté David Schaper de NPR en mars:

"Les enquêteurs du crash de l'avion Lion Air ... disent qu'un capteur défectueux a fourni au système des données erronées et que le système a forcé le nez de l'avion à plusieurs reprises. Les pilotes ne savaient peut-être pas que le système existait même et se sont engagés dans une lutte inutile pour reprendre le contrôle de l’avion. »

Boeing soutient que le 737 Max pouvait voler en toute sécurité même sans l'alerte, qui, selon lui, ne fournit que des "informations supplémentaires". Mais la nouvelle divulgation soulève des questions sur la franchise de l'entreprise à propos des problèmes liés aux avions.

«Nous pensions que [la lumière en désaccord] fonctionnait», a déclaré Jon Weaks, président de la Southwest Airlines Pilots Association, au Times. "S'ils le savaient en 2017, pourquoi en sommes-nous arrivés presque à la fin de 2018 jusqu'à ce que le manuel soit changé?"

Le 737 Max, l'avion le plus vendu de l'histoire de Boeing, est immobilisé dans le monde entier depuis près de huit semaines. La société travaille sur un correctif logiciel qu'elle espère faire voler les avions à nouveau cet été, car elle fait face à un examen minutieux du Congrès et à des poursuites judiciaires par des membres de la famille de ceux qui sont morts dans les accidents.